Dachau

Mémorial des évadés
Mémorial des évadés

Ce nom parle-t-il encore aux jeunes générations ? L’Allemagne, avec sa dette mémorielle sans fin, rend obligatoire la visite d’un camp de concentration pour tous les jeunes en âge de réaliser ce qui s’est déroulé sur leur sol il n’y finalement pas si longtemps. Et effectivement il y a en permanence sur le site de nombreux groupes de jeunes étudiants emmenés par leurs professeurs.

Emplacement du bloc 2
Emplacement du bloc 2

L’intention est louable, mais cela induit certains effets pervers, les adolescents rejetant parfois à cet age ce qui leur est imposé. S’ensuivent des réactions d’indifférence en opposition à ce programme cadré par une autorité, qui tente de perpétuer le devoir de mémoire (de regret ?)… Le problème est compliqué, cette approche ne risque-t-elle pas de faire le lit d’un négationisme rampant ?

Après guerre les infrastructures du camp se sont peu à peu délabrées. Plus tard, la municipalité voulut raser cet encombrant vestige. Ce qui fut évité par une volonté politique forte se préserver ce qui devait l’être.

Dachau (prononcer [ˈdaxaʊ] en allemand) fut le premier camp de concentration allemand, non loin de Munich. Le modèle, en quelque sorte, à partir duquel furent déclinés les camps suivants. A ne pas confondre avec les camps d’extermination (Auschwitz, Buchenwald, Treblinka…), dont la finalité était de faire disparaître le plus grand nombre de personnes, au coût minimum. Il y a une notion hallucinante de rendement, une dimension industrielle qui nous projette dans un abîme de folie meurtrière.

Dachau - Place d'appel
Dachau – Place d’appel

Ceci étant l’Allemagne nazie souhaitait rester présentable, et ne voulait pas que de telles atrocités soient commises sur son territoire. Il fallait garder le sol propre, rester digne et fréquentable. Les camps d’extermination se situaient en dehors du pays, beaucoup notamment en Pologne.

Dachau était initialement un camp d’internement pour opposants au régime nazi, qu’ils soient de nature politique ou religieuse par exemple. Des massacres y ont été commis, mais ce n’était pas la finalité du camp. Et pourtant c’est bien à Dachau que se trouve la matrice criminelle d’un régime inégalé dans notre histoire par son inhumanité.

Portail "Arbeit Macht Frei"
Portail « Arbeit Macht Frei* »

* Le travail rend libre.
Cette devise figurait à l’entrée de tous les camps allemands. Elle n’est pas directement inspirée par le 3e Reich, elle est bien antérieure. Je cite Wikipédia :
Heinrich Beta a utilisé la formule en 1845 dans un écrit intitulé Argent et esprit (Geld und Geist) : « Ce n’est pas la foi qui rend heureux, pas la foi en des curetons égoïstes et nobles, mais c’est le travail qui rend heureux, car le travail rend libre. Ce n’est ni protestant ou catholique, ni allemand ou chrétien, ni libéral ou servile, c’est une loi générale de l’humanité et la condition sine qua non de toute vie et aspiration, de tout bonheur et accomplissement »
Certains régimes totalitaires (dont le régime nazi) se sont ensuite appropriés la maxime.

Voir aussi le KL Struthof-Natzwiller.