Allevard

Quitter l’hospitalière vallée du Grésivaudan pour monter à Allevard, c’est aller à la rencontre d’un pan important de l’histoire de la région. Histoire industrielle, avec la transformation du minerai de fer qui était effectuée dans ce village de Belledonne, mais aussi histoire touristique d’Allevard-les-Bains, station thermale qui attira quelques célébrités en ce coin retiré des Alpes.

Traverser ces paysages au soleil déclinant d’un beau dimanche d’automne, pour percevoir la finitude temporelle de tableaux flamboyants. Fouler aux pieds feuilles mortes et châtaignes, avec cette odeur caractéristique d’humus. L’automne est à mes yeux la plus prenante des saisons, la plus fulgurante, n’en déplaise aux dates officielles. La saison qui effectue la plus pénible des transisitions, après le repos de l’hiver, la renaissance du printemps et l’alanguissement de l’été. Les spectacles qui nous sont offerts sont à l’aune de cet éphémère adieu, plein de nostalgie, peuplé des souvenirs riants d’un soleil chaud dont seule la lumière nous parvient alors, comme une promesse du printemps à venir. Lumière qui ne suffit déjà plus à réchauffer, qui se fait plus présente par le froid de ses ombres que par la chaleur de ses rayons.

Cette construction est une ancienne tour de guet située sur les hauteurs d’Allevard, au hameau du Treuil auquel l’imposante bâtisse du XIIe a laissé son nom.

J’ai eu la chance de rencontrer la descendante du dernier propriétaire. Elle a du se défaire de ce gouffre patrimonial, avec ses 6 étages, ses murs de 2 m d’épaisseur à la base, ses poutres en tronc de châtaignier brut. La tour a été rachetée par un restaurateur américain qui en a entrepris la restauration en respectant le cachet du monument.