Des Glovettes à Corrençon par les Crêtes
Plus précisément : des Clots au Clos de la Balme. Les nuages n’étaient pas indiqués sur la carte. Et les bouquetins qui nous ont caillassé non plus.
Pour la rando sportive que nous avons coutume de faire avec un ami fin août, nous nous étions réservé un morceau de choix : départ des Clots, sous les Glovettes, avec arrivée à Corrençon, au Clos de La Balme. Ce circuit escarpé de 17 km offre un véritable festival de points de vue, alternant panorama sur le Vercors intérieur et vues sur le col de l’Arzelier, les Ecrins et le Trièves. Cet itinéraire permet de surcroît d’enfiler les points remarquables comme des perles : vallon de la Fauge, Pas de l’Oeille, col des Deux Soeurs, les Deux Soeurs Agathe et Sophie, Grande Moucherolle, Petite Moucherolle et redescente par Combeauvieux. Un festin, vous dis-je. Enfin, si la météo est de la partie, naturellement. Car nous ne fûmes par gâtés par les éléments, malgré les promesses de Météo France. Partis vers 14h sous un soleil qui se devinait, nous avons ensuite été pris dans les nuages. Difficile de dire si c’est eux qui sont descendus ou nous qui sommes montés. Un peu des deux, de toute façon…
Au fond : le Pas de l’Oeille, qui n’était pas encore dans les nuages.
Les appareils photos numériques sont mis à la torture sur des paysages d’exposition fortement contrastée, tel que celui-ci. L’ombre ressort noire et le ciel garde un peu de détails, ou on conserve du détail dans l’ombre et le ciel est délavé.
Ca n’avait pas trop mal commencé, lors de la remontée du reposant vallon de la Fauge, le ciel laissait encore quelque espérance dans l’oracle météorologique. Je pense que nous avons laissé nos dernières illusions en débouchant de la Combe Charbonnière. Et, avec nos illusions, quelques degrés qui n’étaient pas de trop en cette fin août. « Qu’à cela ne tienne, nous aviserons une variante si les nuages nous bloquent plus bas que prévu ».
Nous voici donc remontant l’univers minéral sous les crêtes du Gerbier, avant d’arriver au couloir qui mène au Pas de l’Oeille (1960m), première halte d’altitude, et point sur la situation. A vrai dire, nous étions les seuls à monter, les derniers randonneurs rencontrés étaient sur la descente. Et pour cause, on avait rentré la tête dans les nuages. Nous décidâmes donc d’abandonner le plan initial, qui prévoyait de rallier à vue les Deux Soeurs. Trop risqué avec cette absence de visibilité. L’alternative consistait à redescendre côté Prélenfrey, sous le Pas de l’Oeille, pour remonter ensuite sur les 2 Soeurs par le col éponyme.
Les paysages se révélaient au gré du déplacement des nuages, ce qui donne un aspect vaporeux à cette prise de vue.
Cette traversée est superbe, aérienne et vertigineuse comme je les aime. De plus les nuages s’effaçaient de temps en temps, suffisamment pour dégager quelques vues vers la vallée. Traversant précautionneusement ce paysage vertical, nous sommes ensuite retrouvés sous le Col des 2 Soeurs, après avoir senti le souffle glacial de la grotte des 2 Soeurs (vous les connaîtrez, à la fin, on ne parle que d’elles ici).