Notre-Dame des Vignes
Ce week-end de découverte du patrimoine a été l’occasion de découvrir ou redécouvrir les trésors cachés de nos régions, proches ou lointains. J’avais entendu parler du sauvetage de la petite église des Côtes de Sassenage sans réellement prendre le temps de creuser le sujet.
Claude Muller, historien sassenageois du Dauphiné, présentait lors de ces journées la très vieille histoire de cette église, insoupçonnable pour les non initiés dont je suis.
Je reproduis ici la notice historique établie par l’historien à la suite de longues et riches recherches aux archives départementales. Ces recherches devaient révéler le caractère exceptionnel du monument en remontant aux origines carolingiennes, et motiver l’opération de sauvegarde entreprise depuis par l’association fondée à cette fin : Association pour la Sauvegarde et l’Animation de l’Eglise Notre Dame des Vignes, dont je recommande très chaudement la visite du site, voire l’adhésion si vous souhaitez prendre part à l’entreprise de sauvegarde initiée par un groupe de Sassenageois passionnés.
L’histoire de Notre Dame des Vignes
Au milieu des vignes se trouvait un cippe romain, qui avait abrité dans une niche la représentation d’une divinité antique, laquelle fut remplacée quand le Christianisme se répandit dans la région par une statue de la Vierge. Tout naturellement, elle fut désignée sous le nom de Sainte Marie des Vignes. Et la population locale mais aussi tous les vignerons du Dauphiné vinrent se recueillir là, au milieu des vignes.
Quand les Chrétiens de Sassenage voulurent se doter d’une église, à l’époque de Charlemagne ou de ses fils, ils la batirent tout près de Sainte Marie des Vignes qu’ils venaient prier depuis longtemps. Et ils lui donnèrent le même nom.
Ainsi, cette église a-t-elle été construite avant l’apparaition de l’art Roman à la fin du Xème siècle. Elle peut dater du IXème siècle, peut être même du VIIIème siècle, au plus tard du début du Xème siècle.
Le grand archéologue dauphinois du XIXème siècle, Fernand de Saint Andéol, est formel : » Malgrè les altérations qu’elle a subies, elle présente encore bien des des traits intérieurs et extérieurs qui caractérisent le type carolien, et cela à tel point qu’on peut même la présenter comme un type des petites églises rurales de ces temps reculés et trop peu connues. »
Rares sont de tels édifices religieux qui ont surcécu à la vicissitude du temps… et des hommes.
Quand les seigneurs de Sassenage firent bâtir leur château non loin de là, elle devint leur chapelle. Puis elle fut incorporée au sein d’un prieuré bénédictin de 1328 à 1789, sous le nom de Notre Dames des Vignes, tout en conservant en même temps le statut d’église paroissiale.
Le prieuré et la paroisse furent balayés par la révolution française, mais la paroisse allait renaître plus tard, en 1844, par la volonté de ses habitants et rayonner jusqu’en 1921.
Cette petit église fut fréquentée au cours des siècles par des personnalités célèbres en leur temps, notamment par Saint Ismidon qui y fut baptisé.
Texte de Claude Muller
La première priorité a consisté à remettre l’édifice hors d’eau afin de le protéger de la ruine qui menaçait. C’est désormais chose faite depuis la pose des nouveaux vitraux, créés par l’atelier Monfollet de Grenoble.
La lumière n’était pas idéale en ce jour de septembre. Je reviendrai certainement pour une autre ambiance.