Larzac – La Couvertoirade
Ce jour devait être celui de la sortie au viaduc de Millau, pour aller l’admirer sous toutes ses coutures. Et si le temps s’y prêtait, faire quelques photos du gracile ouvrage d’art, quoique monstre de chiffres et de technologies avancées. Parti de Montpellier dans la matinée, nous étions conforté par le caractère affirmé de ce soleil d’hiver. Quelle magnifique journée pour aller voir le viaduc…
Notre certitude météorologique devait toutefois commencer à s’effriter une fois parvenu sur le plateau du Larzac, au nord duquel le viaduc est jeté par dessus Millau et la vallée du Tarn pour rejoindre le Causse Rouge. En effet on voyait à l’est des franges de nuages rampants qui parvenaient à se répandre timidement sur le plateau. Cela faisait forcément planer un doute car le viaduc est réputé pour être souvent pris dans les nuages. Il existe de fameuses photos sur lesquelles le tablier semble comme flotter sur une mer blanche, la vallée étant complètement invisible. Ceci étant la route était encore bien dégagée, soleil radieux et pas d’indice inquiétant vers le nord.
C’était sans compter sur le fait qu’à l’approche du viaduc, l’A75 passe de son point culminant (807m je crois) à moins de 700m. Du coup les nuages étaient au rendez-vous, peu avant de passer sur le viaduc. On y est donc passé sans rien voir en essayant simplement de distinguer le marquage au sol et d’éventuels feux de position devant nous. Seul la petite secousse provoquée par les joints de dilatation nous a permis de comprendre que nous venions d’entrer sur le viaduc ou de le quitter.
Etant donc passé au nord de Millau en quelques minutes et nous étant acquittés du péage, nous avons espéré pouvoir avoir une vue plus dégagée depuis le bas, vers Creissels. Mais là encore la déconvenue était au rendez-vous. Tout au plus avons-nous pu observer les 10 premiers mètres de « P4 », une des 7 piles du viaduc. Au moins nous sommes-nous consolés en visitant l’exposition Eiffage qui retrace l’histoire de la construction de l’audacieux édifice.
Toujours dans la purée de pois, décision fut rapidement prise de repasser le viaduc vers le sud – direction le Larzac pour aller retrouver le soleil et pique-niquer certes au froid (il faisait 1°C) mais au moins à la lumière. Après le repas nous refîmes une tentative, enhardis par des images de la webcam Eiffage qui laisait voir une amélioration des conditions (on voyait les piliers et les haubans, les nuages semblaient être descendus). C’était bien mieux à 100m de l’entrée sud, mais dès le viaduc les nuages se refermaient sur la chaussée en rendant toute perspective très illusoire. Ce fut la dernière tentative de la journée. Désireux de pouvoir faire quelques pas, nous remîmes finalement le cap au sud vers La Couvertoirade, petit village fortifié du Larzac, où nous savions pour y être passés que le soleil y serait, pour de bon.
… par une fin de belle journée d’hiver.
