Le Lez à Castelnau

La région de Montpellier n’est pas réputée pour l’abondance des eaux des rivières qui la parcourent. Le Lez est l’une d’elles. Il s’agit même en l’occurence d’un fleuve, vocabulaire suprenant au regard de ce que nous ont légué nos instituteurs. Et pourtant, le Lez se jetant dans la Méditerranée, il s’agit bien d’un fleuve, même si son débit et sa longueur n’ont rien de comparable à nos fleuves historiques tels que Loire, Seine ou Rhône…

Voilà donc pour le caractère géographique de la chose. En pratique, le Lez pénètre largement l’agglomération de Montpellier. L’expansion galopante et inquiétante de la ville a pour ainsi dire réduit la partie sauvage de son parcours à quelques kilomètres qui séparent sa source de l’entrée dans la zone périurbaine.

Castelnau est l’un de ces villages dont la limite avec l’envahissante voisine est marqué par le fleuve. Et encore, si l’on parle de village, ce n’est que par référence au souvenir que certains gardent encore d’une petite bourgade que la garrigue isolait encore de Montpellier.

Il existe encore quelques secteurs dans lesquels la ville peut s’oublier un peu, même si les maisons ne sont masquées que par quelques arbres, et les bruits de circulations peuvent à certain moments masquer le chant de l’oiseau. La promenade du Parc Méric offre encore ce répit, à quelques encâblures du centre de la surdouée*.

* Montpellier la surdouée : slogan porté sur les fonts baptismaux par l’équipe de Georges Frêche en 1984 pour résumer l’ensemble des projets urbains qui devaient faire quitter à la ville son habit provincial pour la propulser parmi les premières villes de France. Pari réussi en partie, s’il est possible de faire abstraction du bétonnage systématique érigé au rang de méthode. L’étalement urbain est en effet particulièrement marqué sur la région montpelierraine.