Restriction d’horizon

Jardin par une fin de journée
Jardin par une fin de journée

Dur d’observer 45 jours de repos, bloqué dans son salon quand on ne s’est jusque là mis aucune limite au plaisir d’aller fouler les sentiers grenoblois au seul gré de ses envies. On sent subitement la liberté incroyable que confère une bonne santé, le corps se projetant sans limite vers les lieux que la quête de nouvelles perspectives nous suggère. Cette expérience est d’autant plus éclairante que l’on sait sa période d’invalidité limitée dans le temps. On ne connait la valeur vraie des choses ou des personnes que lorsqu’elles nous sont retirées, philosophe le quidam. C’est vrai.

Voilà donc pour moi l’occasion de jeter un coup d’oeil par dessus l’épaule en visitant quelques vieilles pages de mon site. Ca m’a fait plaisir. J’espère que les visiteurs qui, pour quelques raisons que ce soit, sont empêchés d’aller goûter de leurs propres yeux ces paysages y prennent tout autant de plaisir.

 

Merle noir
Merle noir

J’aime regarder les merles arpenter la pelouse de leurs sautillements rapides et espiègles. Ils peuvent parcourir des distances importantes, ils sont très amusant à regarder. Leur manière de déterrer les vers (leur principale nourriture) est également remarquable : ils tapotent la terre de leurs pattes, tournent la tête vers le sol (ils n’ont qu’une vision latérale) et se mettent soudain à labourer vigoureusement le sol de leur bec, pour en sortir, le plus souvent, un ver auquel ils s’agrippent jusqu’à l’extirper complètement du sol. Ils le débitent alors au fur et à mesure qu’ils l’engloutissent, et ce à une vitesse phénoménale.

Pour cette raison, les merles apprécient particulièrement les pelouses tondues court. La détection des vers leur est d’autant simplifiée. Tant et si bien qu’ils sautillent sur les traces de la tondeuse sans même attendre que je leur laisse champ libre. Même chose lorsqu’il pleut ou que l’arrosage est lancé. Les vers remontent à la surface et … hop !

Les merles apprécient particulièrement l’eau. Ils ont à leur disposition une soucoupe, initialement prévue pour les abreuver. Jusqu’à ce que je les surprenne y prenant leur bain, battant la surface de l’eau de leurs ailes pour s’entourer d’un petit nuage d’eau, avant de sortir et de s’ébrouer comme les chiens.

Deux moments rythment la journée de chant : l’aube et le coucher de soleil. Les oiseaux, et le merles en particulier, y chantent de manière particulièrement intense, faisant preuve d’une inventivité mélodique bien plus développée que dans la journée, qui alterne périodes creuses et dialogues d’un arbre à l’autre.

Ecoutez le chant matinal des merles et autres oiseaux du jardin, capté au petit matin d’un mois de juin :
 

 

Tourterelle à la construction de son nid
Tourterelle à la construction de son nid

Les merles ne sont pas seuls à divaguer dans le jardin. Outre les moineaux, mésanges, étourneaux, rouges-gorge et verdiers, un couple de tourterelles y a élu domicile : si j’ai tout suivi il s’agit de tourterelles domestiques, dites à « demi collier ». Ils sont, comme les merles, occupés à construire leur nid qu’ils ont décidé de situer dans l’érable, qui leur offre un feuillage dense et protecteur.

Merle au  bain
Merle au bain
Merle au séchage
Merle au séchage

 

Un nouveau venu a fait son apparition fin juin, un bel oiseau jamais observé dans le jardin.

Huppe
Huppe fasciée

Tous renseignements pris il s’agit d’une huppe fasciée. C’est un oiseau migrateur très nerveux, qui a labouré la pelouse avec une incroyable efficacité, à la recherche de vers. Ce fut un vrai festin… A côté, les merles sont presque apathiques. Un merle a cherché à le faire déguerpir de leur territoire en le chargeant en vol rasant ; nous avons eu la surprise de voir la huppe ouvrir sa crête en éventail, ce qui lui a donné de suite un air méchant et supérieur… effet garanti sur le merle qui a reculé d’un bon mètre.

Buis
Buis
Jardinage
Jardinage