S’échapper de Grenoble à vélo… (3) Vallée du Drac et Trièves

Col de l'Allimas
Col de l’Allimas

Quitter l’agglomération grenobloise pour s’échapper vers les collines du Tullinois, la plaine de Varces, ou partir à l’attaque des reliefs de Belledonne, Chartreuse ou Vercors est une chose accessible sans trop de difficulté. Parvenir à le faire par les petites routes bien connues des cyclos du coin, qui permettent dès les premiers tours de roue de profiter du paysage sans avoir à se battre avec le traffic des gros axes qui sillonnent la vallée requiert une accumulation d’expériences, tâtonnements, échanges de toutes sortes – qui permettent à la fin de converger vers un itinéraire dont on sait qu’il est le plus approprié pour s’évader en douceur de la cuvette Grenobloise. Ces itinéraires sont le bon compromis entre distance, état du revêtement et plaisir de rouler sur une petite route de campagne, de préférence aux axes fréquentés.

Les départs sont généralement indiqués au départ de la halle des sports de Sassenage, vers les installations sportives et le centre technique. Les itinéraires utilisent abondamment la voie verte 63, qui se coule en site propre le long de l’Isère. Avec un peu d’endurance et beaucoup de temps, elle permet de relier Grenoble à la Via Rhôna, à hauteur de Pont de l’Isère (A/R : 200km). Ou de partir vers le sud le long du Drac, ou au nord de Grenoble en en suivant les méandres.

Les traces GPX peuvent être utilisées comme base pour être étendues selon vos propres buts de sortie grâce aux logiciels spécifiques (Garmin, Openrunner pour citer les 2 que j’ai à l’esprit). Même s’il existe des centaines de circuits avec leurs variantes au départ de Grenoble, les démarrages tiennent certainement en une vingtaine d’itinéraires. J’essaie ici de faire la synthèse de toutes les expériences accumulées. J’emprunte régulièrement ces amorces, il s’agit d’itinéraires vérifiés que j’ai plaisir à faire et refaire.

Une autre solution, pour le cycliste équipé d’un bon éclairage, consiste à partir au jour levant d’une belle journée d’été ; dans ces conditions il est encore possible d’emprunter les nationales encore désertes à cette heure (notamment les dimanches) pour tirer au plus court, et arriver au plus vite au pied de la difficulté. Et ce sans y laisser trop d’énergie, les grands axes étant soigneusement étudiés pour éviter les pentes trop prononcées. Si vous ne rechignez pas devant des lignes droites interminables…
 

Vers le sud de Grenoble les flux sont fortement canalisés, entre la ligne de crête du Vercors est et les balcons du Drac. Il existe relativement peu de solutions. Le choix se pose comme d’habitude entre rouler « à l’économie » mais en empruntant les grands axes (notamment la N75, remaquillée en D1075 par la magie de la décentralisation – mais ne vous y trompez pas : c’est une autoroute, au sens propre et figuré – la D1075 effectue la jonction entre les 2 barreaux autoroutiers qui s’arrêtent au col du Fau côté Grenoble et à Sisteron au sud), ou jouer des manivelles en accumulant des kilomètres supplémentaires en tours et détours pour éviter la nationale. Une autre solution, certainement la meilleure si vous souhaitez partir au long cours, consiste à panacher train et vélo. Elle est décrite dans cet article.

A titre de référence, l’itinéraire empruntant la N75 à partir de Pont-de-Claix représente 53km pour 900m d’ascension. Pour un même résultat sans train et sans trafic, il vous en coûtera une approche notablement rallongée, avec un fort dénivelé additionnel. Allons-y :

 

– Clelles par Gresse-en-Vercors : Clelles marque le point de départ pour partir vers le Vercors Dromois par l’est (cols de Menée puis Die ou col de Grimone). Pour l’atteindre par cet itinéraire, compter 72km pour 1800m d’ascension par les cols de Risset (Comboire), montée à Miribel Lanchâtre puis Gresse-en-Vercors, avec en finale de très beau col de l’Allimas, à partir duquel la route redescend vers la N75 que l’on emprunte sur environ 5km avant de rejoindre la route du col de Menée à hauteur de Clelles. On peut certainement rajouter du dénivelé en prenant la route du col de l’Arzelier à partir de St-Barthélémy du Gua (puis Chateau-Bernard, Saint-Andéol). L’itinéraire offre de somptueux paysages sur les falaises est du Vercors.

Cette approche peut aussi être utilisée si on se fixe comme but la montée au col de L’Arzelier (dans ce cas bifurquer à droite Saint-Barthélémy du Gua), ou pour aller rouler dans la plaine du Drac vers Saint-Georges de Commiers (notamment pour accéder aux balcons du Drac en direction de La Mure), Champs-sur-Drac. Dans ce cas diverger respectivement à partir de Vif ou Varces.


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– Clelles par le Trièves : cette option privilégie les petites routes dans la « plaine » du Trièves, et pourtant : 72km pour 1700m D+. Le dénivelé est à 100m près le même que par la route de Gresse, au relief apparemment plus prononcé. Comme quoi il faut toujours se méfier des profils de collines… Il est vrai que la région de Mens est constituée d’un plateau certes, mais entaillé notamment par l’Ebron, affluent du Drac. La route le franchit par une succession de descentes puis remontées. On ne s’arrête jamais vraiment.

L’approche emprunte le même tracé que dans la variante par Gresse, en partant vers Monestier de Clermont plutôt que de rester au contact du Vercors. Cela permet de découvrir le plateau de Mens, avant de retourner vers Clelles.

Cette route peut être une amorce vers la Matheysine (La Mure) ou le Beaumont (lac du Sautet, Corps). On peut aussi tirer au sud vers le col de La Croix Haute par Saint-Maurice-en-Trièves. Franchir le col nécessitera de rouler ensuite une dizaine de kilomètres sur la fameuse N75 avant de pouvoir s’échapper vers le col de Grimone ou… de continuer sur la N75 vers les Hautes-Alpes.


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