Le Grand Veymont par les Hauts Plateaux

Dans les nuages sous la crête terminale
Dans les nuages sous la crête terminale

 

Nous avons rebroussé chemin à cet endroit, à l’abri de la crête dans la faille qu’emprunte le sentier, très large à cet endroit. Il y a à proximité un très gros caïrn, qui ressemble d’ailleurs plus à un tas de pierre de chantier qu’à un caïrn.

 

Le sentier, escarpé par endroits, attaque le Grand Veymont par le versant ouest avant de rejoindre la crête. Nous sommes montés en même temps que les nuages descendaient. Nous avons donc stoppé à 21h15 à l’abri d’un vent glacial et de l’humidité à l’endroit où le sentier se glisse dans une large faille, creusée longitudinalement dans la crête. Le jour déclinait plus vite que prévu et la visibilité devenait nulle. Ca n’était pas prévu par la météo, mais la montagne a toujours raison…

Couchant sur les Hauts Plateaux
Couchant sur les Hauts Plateaux

Après nous être retapés, nous avons entamé la descente à 21h30 pour rejoindre la Pas avant que l’obscurité ne soit plus complète. Nous avons ensuite effectué le même trajet en sens inverse sans l’aide de nos lampes. Sacrée expérience : la pupille totalement dilatée, nous pouvions distinguer les vers luisants à 30m. Le sentier glissait sous nos pas, avec comme seule sensation le défilement des arbres sur le côté, masses plus ou moins sombres selon le densité des feuillages. La vision est très peu contrastée, seuls les cailloux blancs ressortent sur l’humus, on parvient simplement à distinguer les bords du chemin sans plus parvenir à localiser les gros cailloux auxquels on fait si attention en plein jour. Le cerveau se contente d’approximations visuelles plus ou moins précises pour commander la marche. Les pieds remontent plus haut à chaque enjambée, en prévision d’une pierre indétectable. La stabilité du pas n’est plus garantie, on est sur ses gardes.

Nous étions de retour à la voiture à 23h30, fourbus mais heureux, dans une nuit quasiment noire.