Tour Royans-Vercors par Combe Laval

Route de Combe Laval
Route de Combe Laval

La route aérienne de Combe Laval figure parmi les tours de force entrepris par les pionniers à la fin du XIXe siècle. Taillée à même dans la falaise du cirque de Combe Laval dans sa partie supérieure, cet itinéraire fait partie des routes prodigieuses qualifiées de routes du vertige par un certain nombre d’auteurs. Route des Ecouges, de Malleval, Gorges de la Bourne, Petits et Grands Goulets : toutes ces voies taillées à même le rocher, faites de tunnels et d’encorbellements ont contribué au désenclavement du Vercors, mais aussi à une expansion imprévue du tourisme dans le massif, ces routes du vide étant vite proposées en excursions avec l’essor des transports motorisés du début du XXe.

Parcourir ces routes à vélo offre un incroyable plaisir, en offrant la possibilité de longer les parapets et de plonger son regard dans l’immensité de paysages de gorges, cirques ou falaises impressionnantes. La difficulté de l’effort s’efface presque au profit de la découverte de ces passages insoupçonnables depuis la plaine. A moins de repérer une voiture qui y passe, il est impossible d’imaginer qu’une route puisse vraincre de telles verticalités. Ces randonnées s’apprécient d’autant plus quand on connait l’histoire de la construction de ces accès, bâtis à main d’homme à l’époque où le pic, la pioche et la dynamite étaient les seuls moyens de terrassement de trompe-la-morts dont certains y ont laissé la vie.

Extrait carte Michelin - Royans Vercors
Extrait carte Michelin – Royans Vercors

Il y a longtemps que je visais l’ascension de la route de Combe Laval depuis Grenoble. Le problème étant l’approche, les premiers villages du Royans se situant à distance respectable par la basse vallée de l’Isère. Je retrace ici l’itinéraire réalisé, qui emprunte dans la mesure du possible les axes secondaires et permet de découvrir les richesses du Royans.

Le trajet que je propose ici offre un accès depuis Grenoble : aller par le Royans avec grimpée de Combe Laval par le Col de la Machine puis retour au plus court par le Vercors Central puis Quatre Montagnes. Compter environ 160 km pour 2200m D+.

Le début emprunte ce qui pour bon nombre de cyclos est la rampe de lancement préalable à pas mal de sorties vers le sud : piste cyclable St-Egrève, Saint-Quentin s/Isère puis port de Saint-Gervais. A partir de là le jeu consiste à éviter autant que possible l’ancienne route nationale N532 (D1532), très roulante et encombrée aux beaux jours de son lot de motos, camping-cars. Route malheureusement réputée pour son accidentologie élévée. Pour ce faire, enprunter les chemins au milieu des champs de noyers par Rovon jusqu’à Cognin-les-Gorges. Ensuite plus d’échappatoire, il faut se résoudre à la nationale heureusement très roulante sur cette portion jusqu’à Saint-Romans.

Beauvoir-en-Royans
Beauvoir-en-Royans

A partir de là, mettre le cap sur Saint-André en Royans par la D58 en délaissant la D518 qui draine tout le traffic vers Pont-en-Royans. Ce sera au profit d’une première et très légère ascension. En quelques tours de pédalier on bascule dans la belle descente vers Pont-en-Royans. On apprécie la traversée de ce vieux village suspendu et stratégique car situé au débouché des gorges de la Vernaison et de la Bourne. C’est un point d’accès vers d’autres routes sublimes que sont celles des Grands Goulets ou des Gorges de la Bourne.

Traverser le pont en admirant le relief et les maisons en escalier. Cap sur Sainte-Eulalie-en-Royans puis Saint-Laurent-en-Royans. Ne pas prendre la route qui annonce le col de la Machine, il s’agit de l’itinéraire obligatoire pour les transports en commun (route de l’Arp) qui sont hors-gabarit sur le trajet de Combe Laval. Prendre la direction Saint-Jean de Royans.

Panoramique - Route et cirque de Combe Laval
Panoramique – Route et cirque de Combe Laval

Dès la sortie de Saint-Jean-de-Royans les premières pentes se présentent, confirmées par une première ligne droite. C’est la première difficulté de l’itinéraire. On a fait tout ce chemin exprès pour cette ascension, on ne va pas donc bouder notre plaisir ! La route s’élève sur les premiers kilomètres en forêt. Après une dizaine de kilomètres le Col Gaudissart est franchi. La pente est moins forte, il est possible au croisement de partir vers le Col de l’Echarasson. En restant sur l’itinéraire principal en direction du Col de la Machine, on arrive rapidement à un belvédère qui dévoile une vue panoramique sur le cirque. On distingue la route qui a été logée dans la falaise par un premier tunnel. La partie dantesque de l’itinéraire débute par une succession de saignées dans le rocher, tunnels et arches naturelles. La traversée s’apprécie d’autant plus que la route devient horizontale. Après une très légère remontée, le dernier tunnel se présente dans le rocher. Il a été percé à l’endroit où la voie antique longe la falaise pour attaquer la roche un peu plus loin, privilégiant un percement sur une distance réduite.

Col de la Machine
Col de la Machine

On se retrouve alors projeté sur le Vercors intérieur en franchissant rapidement le Col de la Machine, qui ouvre l’accès sur l’immense forêt de Lente, dans laquelle un beau chapitre de l’histoire des Eaux et Forêts a été écrit.

Je connaissais la suite, l’ayant réalisée en sens inverse lors du Tour du Vercors par l’intérieur : col de Carri (très roulant dans ce sens), les Barraques-en-Vercors (le double ‘r’ est un curiosité typonymique), la Chapelle-en-Vercors, Saint-Martin-en-Vercors, Saint-Julien-en Vercors, remontée des gorges de la Bourne (vérifier que le passage est bien ouvert, à cause du chantier la route est souvent fermée) jusqu’aux Jarrands, Méaudre, col de la Croix Perrin puis descente finale sur Sassenage.

Ce jour là un vent de nord pénible a rendu le retour assez laborieux à partir des Barraques. Prévoir également de gros écarts de températures entre la plaine du Royans et le Vercors Central. Les photos sont un peu « grisouille », le temps n’étant pas trop de la partie ce jour là. Frisquet pour une fin mai…